Gros plan d'une main avec un gant de boxe noir semblant taper dans un mur blanc

Comment changer de vie ? Rocky Balboa nous coache !

“Ma vie est plate”. “Je m’ennuie”. “Je ne me sens pas bien dans mon travail”.

Voilà le genre de réflexions qui vous indique que vous avez peut-être besoin de changer de vie.

La bonne nouvelle, c’est que vous avez le pouvoir de le faire !

La mauvaise, c’est que cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique mais en suivant des étapes.

Et c’est même Rocky Balboa en personne qui va nous montrer comment changer de vie de façon réaliste, pas à pas….

Gif montrant Rocky Balboa en train de faire un footing et se retournant pour encourager les gens derrière lui à le suivre.

C’est un héros ou un anti-héros ce Rocky ?


En tout cas, c’est un excellent exemple de changement de vie et des étapes nécessaires pour y parvenir.


Parce que sa transformation, c’est celle d’un être humain qui se bat (c’est le cas de le dire !) pour atteindre ses objectifs.

Nous sommes loin ici de la métamorphose spectaculaire à la Luc Skywalker qui apprend à 25 ans que la force est en lui et la maîtrise en un coup de baguette magique (ou plutôt de sabre-laser).

Certes, ça donne espoir à ceux qui en manquent, mais c’est loin d’être le mécanisme de changement dans la vie réelle. Rocky, lui, nous montre que ce changement est rarement linéaire ou spectaculaire.

Il traverse d’ailleurs les 4 étapes par lesquelles la plupart des personnes passent lors d’une transformation importante.

1) Prendre conscience de son envie de changer de vie

La situation initiale nous rappelle un motif souvent rencontré dans notre société : il s’agit d’un individu qui dispose peut-être d’une certaine capacité, (ici celle de donner et encaisser des coups : au début du film il combat et gagne par chance contre Spider Rico, une “cloche” du quartier –bum en anglais, qui signifie “clochard”), qu’il gaspille dans un boulot qui ne lui correspond pas (récupérer les dettes d’un mafieux en ce qui concerne Rocky).

Nous connaissons tous des personnes piégées dans un boulot, qui contrevient à leurs valeurs et leur caractère naturel.

Quand Rocky doit casser le doigt d’un débiteur, il annonce à sa victime : “Je ne suis pas personnellement impliqué, je fais pas de sentiment, donne-moi quelque chose” mais sans parvenir à lui casser quoi que ce soit, parce qu’au fond Rocky c’est une fleur !

Ce talent, plusieurs personnes ont essayé de l’aiguiser (son entraîneur, par exemple, qui finit par le rejeter violemment : “Tu avais le talent pour devenir un bon boxeur. Et au lieu de cela, tu joues les gros bras pour un usurier de seconde zone. C’est un gâchis”.

Très souvent, les personnes qui se trouvent enfermées dans un quotidien qui ne leur correspond pas se retrouvent comme paralysées, incapables d’imaginer pouvoir changer quelque chose dans leur vie.

Le vide et la platitude de sa vie nous sont exposés pendant les 5 minutes où Rocky rentre dans son appartement de célibataire et essaie de trouver un peu d’admiration auprès de ses poissons (“Z’avez vu comment j’ai bien combattu ce soir, guys ?”) ou bien en préparant des blagues foireuses pour attirer l’attention d’Adrian, qui reste indifférente devant ses efforts humoristiques infructueux.

Et pourtant, il en a envie. Ce talent l’habite. Le moindre de ses pas est accompagné d’un geste de boxe, une sorte de chorégraphie remplissant à coups de poing le vide de son existence.

Lors de son premier date avec Adrian, il lui montre des articles et des photos témoignant de ses petits exploits passés. Sa fierté est celle d’un gosse qui s’enthousiasme devant sa mère en lui montrant son dernier dessin. Tout cela montre que la boxe, c’est son oxygène.

Gif montrant Rocky Balboa en plein entraînement à donner des coups d'un côté et de l'autre d'une corde. On ressent bien sa détermination à se dépasser.

C’est vrai aussi pour tous ceux qui se trouvent dans cette situation. Leur talent s’exprime, malgré eux, dans leur corps, dans leurs tripes.

On peut parler ici de vocation, ce mot qui vient du latin vocare et signifie « appeler ».
Rocky est “appelé”, en effet, et pourtant il ne passe pas au niveau supérieur en y consacrant un certain effort pour affiner son talent.


Selon Robert Greene, dans son ouvrage “Atteindre l’Excellence” (2012), la “force” qui se trouve en nous peut s’affaiblir si on ne l’entretient pas par l’effort et la discipline qui la renforceraient. Au fil des années, on peut même finir par douter de l’existence de cette force.

2) Passer à l'action pour commencer une nouvelle vie

En réalité, Rocky ne décide pas de changer de vie.

La nouvelle de sa sélection, lui boxeur anonyme d’un quartier pauvre contre le champion Apollo Creed, lui tombe dessus sans qu’il n’ait rien demandé. 

Le début de sa transformation ne commence pas comme une révélation du type “Ah oui, c’est exactement ce que j’attendais toute ma vie ! ».

Sa réaction à l’annonce de la grande nouvelle est plutôt celle de quelqu’un d’abattu, comme s’il s’agissait d’une nouvelle macabre.

L’effort à venir serait trop lourd pour lui et il le sait.

C’est ce qu’on appelle les inconvénients cachés d’un changement : en acceptant la proposition si alléchante (qui est plus une annonce qu’une proposition),  il s’expose à l’effort immense à fournir, au renoncement de son confort et à l’éventuel échec (presque certain selon lui !).

À quel moment se décide-t-il de passer à l’action ?


Toujours est-il qu’il n’y a rien de spectaculaire non plus au début de son entraînement.

Il continue à fumer, il se trouve essoufflé au bout de dix marches sur les fameux Rocky Steps du Philadephia Museum of Art.


Le film a le mérite de mettre en avant le facteur des conditions de vie réelles avec lesquelles nous composons.

Rocky s’entraîne avec les moyens du bord. Une aide financière de son boss mafieux, un entraîneur en fin de carrière qui essaie encore de se prouver qu’il peut manager quelqu’un, une salle d’entraînement chez son beau-frère, où il tape sur la viande…

D’ailleurs, c’est justement ce moyen d’entraînement qui le renforce encore plus et lui confère son caractère de boxeur tout particulier.

Le caractère de celui qui en veut, vraiment, avec ses tripes (ou les tripes du boeuf en l’occurence…).

Gif montrant Rocky Balboa en plein entraînement à donner des coups contre une carcasse d'animal pendue à un crochet avec force et détermination.

3) Surmonter les obstacles pour atteindre ses objectifs

Changer de vie comporte bien évidemment son lot de difficultés entravant le cheminement vers le changement et Rocky ne fait pas exception à la règle.

Le doute

Il doute constamment,.

Dès l’annonce de sa sélection contre le champion jusqu’à la dernière minute, après s’être rendu sur le ring la veille du grand match et en s’affrontant à la réalité de la tâche qui le dépasse (ou du moins c’est comme cela qu’il l’aperçoit en regardant ces affiches gigantesques, où il croit être doté de moins bonnes conditions que son adversaire.

“Le short sur l’affiche devrait être blanc avec des bandes rouges et pas rouge avec une bande blanche” se plaint-il, pour se voir répondre “Mais on s’en fout”, comme pour dire que les conditions initiales n’ont pas tellement d’importance finalement – Sartre quand tu nous tiens).

Le manque de confiance

Loin du stéréotype du gars qui se prépare mentalement en se regardant dans son miroir et récitant à voix haute des affirmations positives du type “Je suis fort, je suis le champion”, nous sommes ici en présence de la vraie confiance en soi qui est, en fait, fluctuante.

Il n’y croit pas, à l’approche de l’affrontement il se sent tout petit, impuissant. “Je ne peux pas le gagner” dit-il à Adrian. Mais sans renoncer.

Il sait qu’il ne peut pas gagner.

Il sait qu’il se fera détruire.

Mais il ira, de toute façon.

Il n’est pas convaincu qu’il gagnera mais il fait ce qu’il faut pour y arrive.

Il sait qu’il ne peut l’emporter face à cet adversaire de taille .

Il voulait seulement réussir à tenir face à lui pendant les 15 tours : “Je veux tenir la distance”. 

Son objectif est donc clair – peut-être pas celui des autres – et il se donne les moyens pour y arriver.

Ce n’est pas plutôt cela la vraie confiance en soi ?

Gif de Rocky Balboa se tenant assis au bord d'un lit dans lequel est allongée une femme brune. Il parle en se frottant les mains, l'air abattu. Sous-titre :

La souffrance

La douleur (et son absence) est un motif récurrent.

Il y a quelque chose de bon dans la douleur, quelque chose qui fait évoluer.

Mickey, son entraîneur, le lui reproche dans les vingt premières minutes du film : “T’as rien de spécial. Tu t’es jamais fait casser le nez, il est aussi rose que ton reste de cervelle”.


À la fin du film, Rocky montre fièrement son nez enfin cassé, qui signe la métamorphose physique et psychique qu’il effectue.

Comme s’il reconnaissait qu’un peu de douleur , celle générée par la concrétisation du changement qui demande de grands efforts, était nécessaire à la réussite.

4) Réussir à changer de vie par rapport à ce qui compte vraiment pour nous

Il y a une grande confusion à la fin du combat et du film.

Dans le brou-ha-ha environnant, on n’arrive pas à savoir s’il a vraiment gagné.


“Adrian !!! Adrian !! Adrian !!!!!” crie-t-il le visage ensanglanté, pendant que, derrière lui, les juges se départagent.

Victoire ou défaite, importe peu pour lui.

Ce qui compte, ce n’est pas le trophée, ce n’est pas la reconnaissance d’un signe distinctif (mettez à la place pour nous : diplôme, mentions ou bien likes sur Instagram).


Ce qui compte vraiment, pour Rocky, c’est l’estime de soi qui se retrouve renforcée (“J’ai tenu la distance”, « Je ne serai pas une cloche du quartier ») et l’amour, qu’il pourra enfin vivre librement, en tous cas libéré.

L’enthousiasme, voire la fierté de s’être dépassé pour arriver à changer, il les vit au moment de sa fin d’entraînement, non pas au moment de ce qui représente la “réussite” selon les autres (combattre un grand champion et le mettre presque à plat).

Il les vit, tel un gosse sur-excité, les bras en l’air dans cette scène iconique en haut des marches, qui se trouve en opposition totale avec l’image décevante du début d’entrainement.

Comme quoi, en fin de compte, l’entraînement constant, persévérant et volontaire porte toujours ses fruits à la fin, même quand on est mal “barrés” au commencement !

Gif de Rocky Balboa montant des marches en courant et sautant les mains en l'air arrivé tout en haut, dans une attitude victorieuse.

Il n’oublie jamais ses “valeurs”, mot souvent fourre-tout mais qui prend une tout autre dimension chez Rocky : il veille sur Adrian et ses émotions même au moment où il devrait rester concentré sur son objectif final, il laisse son ami poser sur son luxueux peignoir la ridicule publicité de sa compagnie de viande, juste pour lui faire plaisir, etc…

Ce mec au coeur en or reste proche de ses principes forts.

La “réussite” finale n’alterne en rien ses attaches profondes, au contraire, elle ne leur donne que plus de substance.

Nota Bene : dans cet article je ne parle que du premier Rocky. Les sept suivants de la série retombent malheureusement dans le cliché du super-héros et de la réussite. De quoi faire réfléchir également sur la question de la perspective à long terme, nos premiers succès passés. Il est nécessaire de protéger continuellement la racine qui nous a fait grandir.

Changer de vie, en résumé

Tout comme Rome ne s’est pas construite en un jour, entre avoir envie de changer de vie et arriver à le faire, il y a généralement besoin de temps et d’efforts.

Mais le changement est bien possible en passant par 4 étapes essentielles :

  1. La prise de conscience de son envie de changer de vie
  2. Le passage à l’action (par décision propre ou grâce à une opportunité)
  3. L’affrontement des obstacles (venant principalement de soi-même)
  4. La réussite grâce à la prise en compte de la vraie raison d’être du changement

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